Allocution de Caroline Pinchbeck
Pasteure de l’Église anglicane, diocèse de Cantorbéry (Angleterre), lors de la 4e assemblée du synode provincial.
Tout d'abord, je voudrais vous remercier pour votre accueil et vos salutations au cours des quatre assemblées, et en particulier l’équipe de pilotage.
Pour expliquer un peu pourquoi je suis ici : je suis la Directrice d’une équipe Diocésaine qui travaille avec les paroisses, et en partenariat avec les autres Eglises, avec les organisations laïques et aussi à l’étranger.
Le modus operandi est très différent de notre Synode, qui est beaucoup plus administratif, et seulement lors de certaines occasions, nous avons une possibilité similaire de débattre des questions auxquelles nous faisons face en essayant d'être Eglise, les membres du corps du Christ dans nos communautés, et nos vies quotidiennes. Dans chacun de nos Synodes, nous sommes très conscients qu'il y a besoin d'avoir des changements, tout en nous assurant que la Bonne Nouvelle est entendue. Trop souvent, en Angleterre, nous nous inquiétons du manque d'argent, de gens et de temps, plutôt que d'être attentifs à l'Esprit et à notre vocation.
Pour moi, ce dont je ne me souviendrai le plus, et ce qui m'a le plus mis au défi dans le travail que j’entreprends dans mon propre diocèse, c’est le défi constant de la façon dont nous répondons aux besoins de notre communauté ; comment pouvons-nous nous être solidaires de ceux qui sont marginalisés et de ceux qui ont soif d'entendre et de rencontrer le Christ ? En Angleterre, nous avons la différence que nous sommes légiférés par l'État. Comme nous sommes l'Église établie, cela nous donne des possibilités différentes dans la mission, parce qu’il y a le présupposé que l'Eglise est là pour les gens. Cela nous offre des possibilités d'être impliqués dans la vie civique de nos communautés. La démonstration en est donnée dans le travail de mon ministère dans le diocèse : faire en sorte qu’une grande partie de notre travail se passe avec des organisations laïques. En tant que prêtre, ce n’est plus en paroisse que j’ai eu de nombreuses conversations sur la foi et la spiritualité, ce qui démontre juste la faim pour en savoir plus. Cependant, en écoutant les débats ici, cela m’oblige à réfléchir pourquoi nous n’apprécions pas cette bénédiction ; elle est très souvent considérée comme une malédiction.
Cependant, l'essentiel du débat est le même dans notre propre Eglise : comment pouvons-nous attirer les jeunes ? Comment pouvons-nous fournir culte et soutiens pour que les familles approfondissent leur foi ? Comment pouvons-nous travailler avec ceux qui sont aux franges de notre communauté ? Une chose que nous n’avons pas en Angleterre, c’est l'utilisation manifeste du terme de diaconie, comme étant le service des autres, et qui engage la vocation des laïcs. Voilà quelque chose que je vais regarder : comment nous encourageons la foi et la vocation des laïcs à être des serviteurs du Christ.
Ceci est à la pointe de mon esprit, parce que cette semaine, j’ai travaillé avec une église Méthodiste avec qui nous sommes dans un partenariat œcuménique. Dans le cadre d'une enquête, la congrégation a été invitée à répondre à la question : ont-ils vu leur foi se développer dans la vie de l'église ? Plus de la moitié dit : « Non ». En discussion avec l'équipe de direction, nous avons été mis au défi de réfléchir sur pourquoi ils ont dit « non ». La question est : assister à la messe du dimanche ne suffit pas. Comment pouvons-nous encourager les uns les autres à grandir dans la foi?
Je peux répondre à cela personnellement : c’est en faisant partie du Synode, en participant au culte et aux discussions que j’ai été encouragée, contestée et renouvelée au service du Christ et de son peuple.
Mais aussi, je me demande ce que je vais faire à 16h00 demain. Comment vais-je maintenir la vie du Synode dans ma vie, et aussi dans notre diocèse, nos partenariats et nos paroisses ? Nous sommes des pèlerins en chemin.