Catholique en Nord Pas-de-Calais - Diocèses de Lille . Arras . Cambrai

Qu’avons-nous vécu pendant ces deux jours ?

L’intensité de ces deux jours est telle qu’il est ardu d’en témoigner. Sans nul doute c’est une expérience d’Eglise que je souhaite à beaucoup de chrétiens baptisés de vivre !

Un synode est une célébration liturgique et ce fut réellement la liturgie qui nous a portés tout au long de ce week-end. L’action du Peuple de Dieu en gestes et en paroles…

 

blob blob  

 

Tenir notre assemblée dans la chapelle, disposés les uns en face des autres, emmenés par 5 évêques, sous le regard du Christ, avec au cœur la Parole de Dieu a donné très vite à notre travail sa dimension d’événement liturgique. Un peuple qui louait et célébrait son Seigneur et se mettait à l’écoute de l’Esprit.

 

Une Parole accueillie, qui a donné sens à toutes les paroles partagées dans les groupes, dans le respect de la diversité, nous invitant à la justesse dans nos propos. Attachés, sans distinction de rôle et de fonction, à soumettre à l’assemblée ce qui nous paraissait fécond pour l’avenir des paroisses, l’annonce de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ.

 

Le chantier ne fait que commencer et si les plans sont ébauchés, il reste à les concevoir et à les mettre en œuvre.

 

Etonnamment, nous étions presque dans un autre monde pendant ces deux jours, à l’écart des préoccupations du monde pour mieux le rejoindre par la suite.

 

Il était bon d’être là… La Gloire de Dieu s’est manifestée dans la grandeur de nos échanges et de nos prières. Elle sera notre phare et notre boussole pour continuer à chercher ce qui est bon pour l’homme d’aujourd’hui au travers de notre travail synodal.

 

Marie-Thérèse Delahaye, pour l’équipe de pilotage

 

 

 

Mgr Laurent ULRICH, archevêque de Lille

-  à partir de l'allocution de clôture de la première session -

 

Je voudrais attirer notre attention sur un fait essentiel : nous vivons ici un événement qui est en train de nous changer.

 

Notre Église catholique, et pas simplement nos trois églises diocésaines, a beaucoup changé depuis de nombreuses années. Voici que nous regardons cela avec une grande lucidité, mais aussi avec une grande espérance. Dans cette recherche, nous pouvons imaginer qu’il y a des frustrations possibles. Mais elles font naître des confrontations en vérité, et ouvrent une recherche patiente de la communion.

L'important n'est pas d'abord que notre idée l'emporte, mais que chacun puisse dire : « nous nous sommes écoutés les uns les autres et nous cherchons ce qui est meilleur pour l’annonce de l’Évangile. » Nous savons que nous sommes porteurs d’un trésor qui fait mouvoir toutes les existences : c’est l’Esprit du Christ qui habite dans nos cœurs. C'est lui qui nous fait bouger, qui nous fait tenir avec patience, avec espérance. Et nous voulons le faire connaître.

Nous sommes en train d'emprunter un chemin. Au moins autant que le terme, c'est ce qui se passe maintenant qui importe. Nous ne serons pas renouvelés au bout de la route par une baguette magique ; mais nous le sommes déjà chaque jour de notre marche sur ce chemin.

 

Je voudrais illustrer mon propos par deux événements marquants de notre week-end.

Tout d'abord, nous vivons dans cette chapelle. Nous y sommes en quelque sorte comme dans la chambre haute, le cénacle, où l’Esprit nous parle tandis que nous écoutons la Parole de Dieu. En Eglise, nous avons l’habitude de célébrer l’Eucharistie, mais pas forcément les vêpres et les laudes, qui étaient naguère réservées aux prêtres et aux religieux : nous les avons vécues de façon extrêmement simple. C’est un changement assez considérable que nous devons à ce que vit l’Église depuis 50 ans, depuis Vatican II. La liturgie des heures est entrée dans la vie de nos communautés.

 

Enfin, l'échange de cet après-midi était paisible : les intervenants ont pu s’exprimer librement, dans l’écoute et le respect des propos de chacun. Tout a été noté pour que notre cheminement tienne compte de tous. Ainsi, à la fin, il y aura une décision synodale qui conduira à exprimer un esprit commun. Nous avons vécu des moments très extraordinaires qui vont peu à peu agir sur nous. Il n’y a pas lieu seulement d’être admiratif de ce qui vient de se passer, mais aussi d’exercer une lucidité critique. Cela viendra dans un second temps.

 

Nous venons de vivre un moment d’Eglise formidable.

 

 

Interview d'Anne cardon, membre de l'équipe du synode