Françoise Bayard
Françoise Bayard, 65 ans, membre de l’Equipe d’animation de la paroisse de Notre-Dame-des-Ardents en Boulonnais , expert-comptable en retraite. Elle nous partage ce qui la motive dans la démarche synodale, à la veille de la deuxième assemblée.
Mon parcours de foi
Je viens d’une famille chrétienne en milieu rural. J’ai fait un long cheminement avant de m’engager. Je n’ai fait partie d’aucun mouvement, car j’aime bien conserver ma liberté et, à l’époque, j’avais peur de me sentir embrigadée ! Je me suis longtemps située comme une chrétienne moyenne mais partie prenante de l’Eglise. J’ai suivi des cours de théologie à Calais et à Lille, mais à mon rythme ! J’ai appartenu à un conseil au niveau d’un doyenné et maintenant je suis engagée dans ma paroisse, principalement en catéchèse et aussi dans l’équipe des funérailles.
Mon appel à être membre du synode
Appelée à être membre du synode, je me suis demandé si j’étais vraiment capable de répondre à cette mission… Et puis, en méditant l’Evangile, j’ai compris que quand Jésus appelait ses disciples, il ne leur demandait pas de décliner toutes leurs qualités et leurs compétences, il les appelait… tout simplement !
Ce qui m’a marqué lors de la première session
Il y a une grande diversité parmi les membres du synode : tous les âges, toutes les fonctions dans l’Eglise, des intellectuels, d’autres pas… J’ai été touchée par la dimension liturgique et spirituelle de l’assemblée : nous avons invoqué l’Esprit-Saint, écouté la Parole, célébré l’eucharistie. Le silence aussi a été très important. On se sentait portés par la prière de tous ceux qui n’étaient pas là physiquement mais qui priaient pour cette assemblée.
Alléger les structures
Un moment important du week-end a été la présentation des réalités économiques et sociales du Nord-Pas-de-Calais et l’évolution des paroisses depuis 40 ans dans les trois diocèses. Cela m’a permis de réaliser que cela fait longtemps que l’Eglise essaie d’alléger ses structures pour que ce soit la mission auprès des personnes qui soit première et non pas son propre fonctionnement interne.
Une méthode efficace pour s’écouter
J’ai apprécié la méthode de travail employée pour permettre à chacun de s’exprimer. En petit groupe, nous prenons un moment de silence pour écrire ce que l’on veut dire avant de prendre la parole. On ne réagit pas trop vite à ce que dit l’autre pour prendre le temps de l’écouter. Après, seulement, vient le temps du débat, notamment en grande assemblée.
Qu’attendez-vous de cette deuxième assemblée ?
Nous allons prendre à bras le corps les chantiers. Il ne faut pas rêver de ce qu’il en ressortira mais il faut vraiment faire confiance à l’Esprit-Saint ! L’un des chantiers qui m’intéressent le plus, c’est le n° 4 : « développer la communion et la participation dans la vie liturgique et sacramentelle ». Il faut réfléchir au pourquoi de cette désaffection de nos assemblées. Est-ce qu’on y rencontre vraiment Notre Père, et le Christ, notre frère ? Est-ce qu’on y rencontre les autres ? Est-ce que nous nous sentons envoyés vers nos frères ? Tout cela, ce n’est pas que des mots. Il faut prendre l’eucharistie au sérieux.
Propos recueillis par Arnaud Arcadias