Catholique en Nord Pas-de-Calais - Diocèses de Lille . Arras . Cambrai

Mgr Coliche :"puisons dans la richesse des autres"

Homélie de l'évêque auxiliaire de Lille lors de la messe d'ouverture de la 2è assemblée du synode.

Mgr Coliche Mgr Coliche  Je suis curieux de connaître ce qui s’est passé dans nos têtes

depuis la première assemblée ! Certainement des sentiments contradictoires :

Comment allons-nous faire pour travailler toutes ces questions ?

 

Nous sommes tout de même différents :

peut-on arriver à des orientations communes

ou faudra-t-il jouer les majorités et les oppositions ?

Avec l’envoi des chantiers et les pistes ouvertes,

il nous faudrait bien six à huit assemblées

pour voir se décanter les choses !

Qu’est-ce que cela va donner ?

 

De toutes façons, nous sommes présents aujourd’hui et nous entrons dans notre deuxième assemblée, animés par l’Esprit ! Mais y croyons-nous vraiment ? Mettons-nous en présence de Dieu ! Mettons-nous à l’écoute de sa Parole !

 

Au-delà des figures du pharisien et du publicain

l’évangile nous met en face de deux attitudes.

Jésus les dessine,  comme dit le texte :

« dans une parabole, pour certains hommes

qui étaient convaincus d’être justes

et qui méprisaient tous les autres. »

 

Cela nous arrive à tous parfois, mais…. pas ici, ….pas au synode !

 

*  Il y a celui qui s’élève, qui se croit supérieur,

perd toute chance de profiter de la richesse des autres ;

dans tel ou tel domaine de notre vie,

on se voit en toute bonne foi

comme quelqu’un de bien et qui a la vérité,

et cela nous permet de regarder inconsciemment les autres de haut !

 

 

* Et il y a celui qui, dans sa prière,

n’ose même pas lever les yeux au ciel

et se frappe la poitrine en disant : 

« Mon Dieu, prends pitié du pêcheur que je suis ».

Être simplement vrai devant Dieu,

reconnaître notre précarité,

voilà la vraie prière.

 

Deux attitudes différentes qu’il nous arrive d’ adopter

De temps en temps suivant les jours :

C’est là que se joue notre synode !

Emerveillons-nous de la richesse des autres,

et puisons dedans.

*

 

Avez-vous remarqué la dernière phrase des Actes des apôtres

que nous venons d’entendre :

« Tous les jours, le Seigneur faisait entrer dans la communauté ceux qui étaient appelés au salut ».

C’est le Seigneur qui les fait entrer ! Pas nous !

 

Et à nous, membres du Synode que nous est-il demandé ?

Peut-être, tout simplement,

d’être de vraies communautés chrétiennes, dignes de ce nom.

Luc nous en donne le programme :

+ écouter l’enseignement des apôtres :

En ce temps-là, la transmission de la foi ne reposait que sur le témoignage oral des apôtres. Encore aujourd’hui la parole la plus humble des chrétiens peut en dire plus long qu’un grand topo !

+ vivre en communion fraternelle

La consigne est claire : il ne nous est rien demandé d’extraordinaire, simplement de nous aimer les uns les autres. Et cette communion fraternelle prend la forme d’une solidarité très concrète.

+ rompre le pain

Une exigence de la vie communautaire. La pratique eucharistique est indispensable à chacun d’entre nous pour sa vie de foi.

 

 

+ participer aux prières.

La relation est toujours celle d’un peuple. La prière est toujours plurielle. Seul au fond de notre chambre, c’est toujours en solidarité avec nos frères parce que nous ne faisons qu’un en Jésus-Christ.

 

*

En conclusion, je vous laisse avec les questions que nous a données l’équipe de pilotage dans le document

« pour préparer la 2ème assemblée » à la page 5 :

 

Comment accueillons-nous

cette vision idyllique de la première Église ?

Un but, une utopie, une nostalgie,

quelque chose de dépassé,

une illusion, un appel, etc. ?

 

Qu'est-ce qui me touche dans cette description ?

 

Qu’est-ce qui me semble le plus essentiel

dans notre situation d'aujourd'hui, et au contraire ce qui me semble

avoir perdu de l'actualité...

 

Comment  traduire en termes d'aujourd'hui,

cette présentation de la communauté chrétienne ?

 

Derrière les composantes de cette première Église,

est-ce que j'associe

des expériences d'Église d'aujourd'hui   

qui me sembleraient signifiantes ?

 

Qu'est-ce que nous confions au Seigneur, ce matin,

en réponse à cette Parole qu'il nous adresse ?