Catholique en Nord Pas-de-Calais - Diocèses de Lille . Arras . Cambrai

Synode provincial : une démarche "extra-ordinaire"

L'équipe de pilotage du synode présentait le 11 septembre dernier, un point d'étape du projet à la presse régionale. Retour sur cette rencontre...

 
Lors de la conférence de presse, le théologien Arnaud JOIN LAMBERT, qui accompagne le synode provincial, a notamment rappelé le caractère “extra” ordinaire de ce qui se vit là :
 
- Si le synode est par définition ecclésial (une manière de se rassembler et de se mettre à l’écoute de ce que Dieu a à dire, pour inventer sous son inspiration), et qu’il y en a régulièrement dans les diocèses du monde entier, il est très peu courant d’avoir des synodes provinciaux (une province étant composée de plusieurs diocèses ; ici la province correspond géographiquement au Nord-Pas de Calais, avec les 3 diocèses de Lille, Arras et Cambrai).
Il n’y a eu que 6 synode provinciaux dans le monde depuis 1965 et pas encore en France : c’est donc un événement pionnier et historique que les catholiques du Nord-Pas de Calais vivent.
Ce synode est un des organes “extraordinaires” de gouvernement de l’Eglise, ce qui va se décider, c’est quelque chose d’important. 
 
- Il y a une vraie qualité d’engagement des personnes qui y participent (190 membres des assemblées: prêtres, diacres, religieux laïcs, hommes et femmes), mais un défi aussi : comment le travail de cette assemblée va-t-il être reçu ?
 
- un autre défi posé est aussi dans ce mot “inventer” ! Comment produire réellement du neuf et pas seulement une amélioration de l’existant. Comment vivre réellement cette expression du pape François : le rêve missionnaire. Cela nécessite une réelle conversion, un changement d’attitude.
 
- Il s’agit aussi d’ouvrir ses horizons: ailleurs l’Eglise suscite ou encourage des projets complémentaires aux paroisses traditionnelles. Demain les paroisses ne vont pas disparaitre, mais désigner une réalité nouvelle: les paroisses demeurent, mais elles seront moins faites pour faire durer une organisation territoriale ancienne que pour être des signes visibles, des lieux d'accueil, des édifices ouverts à tous ceux qui veulent bien entrer, des lieux de paix et de silence autant que des lieux d'écoute et de conversation ; des lieux habités et vivants ! Habités par des chrétiens, parfois des religieux ou des agents pastoraux... Un des enjeux qui est présent en Europe et qui émerge aussi : Comment dans la proximité, l’Eglise est présente, et comment hors d’un lieu en proximité, l’Eglise peut-elle exister ?
 
Monseigneur Laurent ULRICH, archevêque de Lille, ajoutait à cela : “Les paroisses ont à être des signes visibles de l’Eglise dans une société très mobile.
Les gens veulent une église ouverte car ils savent que dans l’église ouverte, ils vont trouver quelqu’un pour parler. Il y a des projets qui sont en ce moment en réflexion sur l’ouverture dans ces églises d’espaces conviviaux…”
 
Cette prochaine session du synode les 11 et 12 octobre sera donc l’occasion pour les membres du synode de valider les orientations à prendre pour les paroisses de demain et d’inventer des propositions de mise en oeuvre et nouvelles pour y parvenir. Et cela grâce à une dimension spirituelle forte au cours de ce week-end, le témoignage d’un prêtre du diocèse de Lille, envoyé au Canada, l’utilisation du “théâtre-forum” pour rebondir sur des situations vécues en paroisses...
 
Les mesures votées lors de la dernière assemblée s'imposeront à l'avenir (après visa par le Saint Siège), mais leur application sera toujours adaptée à la situation locale et se fera progressivement.