Témoignage de Jimmy DELALIN en vidéo
Prêtre du diocèse de Lille, exerce son ministère au Canada dans la province de Québec depuis 2007. Curé de 4 paroisses, dont l’une est située à 600 km de sa résidence. Il témoignera à l'assemblée d'octobre, et les 3 et 6 octobre (Dunkerque et Lille).
“Proposer la foi chrétienne
est aussi délicat ici qu’ailleurs”
Originaire de Lille, Jimmy Delalin est prêtre diocésain dans le diocèse de Baie-Comeau depuis 2007.
Un des aspects de la nouvelle évangélisation est le redéploiement du ministère presbytéral devant la pénurie de prêtres. Avec notre évêque, Mgr Jean-Pierre Blais, nous travaillons pour que le ministère soit davantage itinérant et mobile au bénéfice de la croissance évangélique et missionnaire des communautés. Comme partout au Québec, nous connaissons une forte décroissance de la vie ecclésiale : vieillissement des communautés, absence de relève, ressources financières insuffisantes.
L’intensité de ces phénomènes est une rude épreuve, mais aussi un “signe des temps”. Nous expérimentons la dynamique du provisoire dans la force de la faiblesse ! Pour faire face à ces défis, de profonds changements de mentalités de la part des communautés chrétiennes sont indispensables. Dans le cas contraire, la précarité grandissante aura pour conséquence la disparition de nombre d’entre elles. Proposer la foi chrétienne demeure aussi délicat ici qu’ailleurs. Le matérialisme ambiant est si fort, l’individualisme si exacerbé, que nos propositions sont très concurrencées sur l’échelle du désir humain !
Devant l’accélération de ces changements, l’Église de Baie-Comeau est une toute petite barque, mais très manœuvrable pour changer de cap ! N’ayant plus les ressources d’antan, elle prend résolument le chemin de la “modestie ecclésiale” et cette pauvreté n’est pas sans avantages ! Les communautés chrétiennes sont plus solidaires, le travail d’équipe plus élevé, les relations plus fraternelles, l’essentiel mieux perçu et le laïcat progresse dans la prise en charge des communautés, sous la forme “d’équipes de la communauté locale”.
Je ressens vraiment un “printemps ecclésial”, un souffle spirituel porteur d’espérance. La joie m’envahit souvent de servir dans cette modestie qui me ramène vers l’essentiel : l’Évangile. La nouvelle évangélisation n’est-elle pas d’abord de considérer que celui-ci en est la matière première ? Si l’annonce de la Bonne Nouvelle au monde reste un impératif, n’oublions jamais que vivre de l’Évangile reste l’urgence prophétique !
Jimmy DELALIN
Pour Eglise de Lille